À la naissance, l’homme dispose de quatre émotions de base, quatre émotions innées, naturelles, nécessaires à sa survie : la joie, la colère, la tristesse et la peur.
Occupons-nous de cette dernière. La peur est un sentiment qui accompagne la prise de conscience d’une menace ou d’un danger, souvent déclenchant du stress. Ce mécanisme, bien que naturel, peut devenir paralysant s’il n’est pas maîtrisé.
Différence entre peurs réelles et irréelles
Il existe deux sortes de peurs : les peurs réelles et les peurs irréelles. Exemples de peurs réelles :
- Une personne est en train de voler ton porte-feuille
- Tu traverses avec ton enfant au passage piéton et une voiture ne ralentit pas
- Un gros chien te saute dessus en aboyant
Il est naturel et utile d’avoir peur lorsqu’on est face à de telles situations. Cela permet à ton corps de s’adapter afin d’avoir la force nécessaire et les réflexes assez rapides pour te protéger.
Elle peut aussi t’indiquer que tu n’es pas assez préparé pour faire face à une situation, par exemple donner une présentation en public ou encore passer un examen.
Hélas, la majorité des personnes vivent principalement des peurs irréelles, c’est-à-dire sans danger réel. Elles proviennent plutôt de l’imagination, mal utilisée. En effet, le cerveau ne peut faire la différence entre une peur réelle et une peur irréelle.
Le courage n’est pas l’absence de peur mais la conviction qu’il y a quelque chose de plus grand que la peur.
Il y a encore une sous-catégorie dans les peurs irréelles. Celles au niveau physique :
- Peur d’un animal (chien, araignée, rat, etc.) alors qu’il n’y a aucune menace ;
- Peur de l’eau, des orages, etc.
Et celles au niveau mental et émotionnel :
- Peur du ridicule, du rejet, de faire rire de soi ;
- Peur de l’avenir, de manquer d’argent, de l’inconnu ;
- Peur de te tromper, de ne pas être à la hauteur, de l’échec ;
- Peur de la maladie, de la mort ;
- Et même parfois, paradoxalement la peur de réussir, d’avoir de l’argent en abondance.
Lorsque les peurs nous empêchent d’avancer
J’avais moi aussi de nombreuses peurs m’empêchant de vivre la vie que je souhaitais. J’ai alors pris conscience que chaque fois que je laissais une peur prendre le dessus, c’est comme si je nourrissais la croyance derrière cette peur. Et c’est ainsi qu’elle devient de plus en plus grande.
J’ai également compris que la peur des émotions était liée à la peur de perdre une maîtrise de soi. Et oui, le fameux lâcher prise 😉
Concrètement, plus la peur est grande et plus elle indique qu’elle est basée sur une blessure importante vécue très jeune. Voici les cinq blessures principales qui empêchent d’être soi-même selon Lise Bourbeau : le rejet, l’abandon, l’humiliation, la trahison, l’injustice.
Comment diminuer tes peurs ?
Ne t’en fais surtout pas. Tout être humain a des peurs. Nous sommes tous sur Terre pour apprendre à nous reconnecter à nous-mêmes. Voilà pourquoi il est si important de faire face à toutes tes peurs, graduellement, plutôt que de les occulter, si toutefois tu souhaites te réaliser pleinement dans la vie. 😉
Alors sois patient et tolérant dans ce processus. Tes nombreuses peurs proviennent souvent de loin. En les prenant une à la fois, avec de la compassion, il sera plus facile et naturel de les gérer.
Dorénavant, tu vas pouvoir prendre un temps (et du recul) lorsque tu ressentiras une peur t’envahir. Voici le processus que je t’invite à suivre :
- L’événement : Observe ce qu’il se passe concrètement et qui te donne l’occasion de te sentir mal.
- Tes pensées : Les pensées que tu as à l’occasion de cet événement.
- Tes émotions : Les émotions que te donnent ces pensées.
- L’adéquation des idées à la réalité : Questions à te poser : Ce que je me dis est vrai, faux ou incertain ? Où en est la preuve ? Qu’est-ce qui me démontre qu’il en est bien ainsi ?
- Les nouvelles émotions : En changeant tes idées irréalistes pour des idées réalistes, tes émotions changeront automatiquement.
Alors si tes idées s’avèrent vraies, tu pourras accepter la réalité et possiblement agir sur cette dernière car le problème n’est pas dans tes pensées irréalistes mais bien dans la différence entre réalité et les désirs.
Agir ainsi t’aidera à reprendre le contrôle de ta vie et à moins te laisser influencer par toutes ces croyances qui te limitent et t’empêchent d’être toi-même. La peur nous invite simplement à aborder la vie avec circonspection.
Se libérer des peurs grâce aux neurosciences
Cette petite voix qui te chuchote « Et si tu échouais ? » ou « Tu n’es pas à la hauteur… » avant même d’avoir essayé. Ça te parle ? Cette peur qui te paralyse, te fait procrastiner ou renoncer à tes rêves. Bonne nouvelle : ce n’est pas toi le problème, c’est juste ton cerveau qui fonctionne en mode « survie » par défaut. Mais tu peux reprogrammer ce système pour activer ta confiance, ta créativité et une énergie sans limites. La science te montre comment.
L’Amygdale : ton gardien trop protecteur
Ton cerveau abrite une petite structure primitive appelée l’amygdale. Son job ? Te protéger des dangers, qu’ils soient réels comme un lion qui te court après, ou imaginés comme la peur du rejet, de l’échec, du jugement.
Quand elle s’active, c’est la panique totale. Ton champ de vision rétrécit et tu ne vois plus les solutions, seulement le problème. Ton cœur s’emballe, tes muscles se tendent, et tu passes automatiquement en mode « évitement » : procrastination, excuses, fuite. Le pire ? Ton cortex préfrontal, la partie « intelligente » de ton cerveau, se déconnecte complètement. Résultat : plus de réflexion, plus de créativité. Tu restes bloqué dans un cycle de peur… alors que le danger n’existe même pas !
Le cortex préfrontal : ton super-pouvoir caché
Heureusement, tu as une arme secrète : ton cortex préfrontal. C’est cette partie évoluée de ton cerveau qui te permet de prendre du recul et voir les choses sous un angle nouveau, de planifier, innover et trouver des solutions créatives. Il t’aide aussi à rester calme sous pression et garder une vision long terme.
Le problème, c’est que quand l’amygdale s’emballe, elle coupe l’accès à cette partie de ton cerveau. C’est comme si on te privait de ton GPS en pleine tempête. La solution ? Apprendre à désactiver l’amygdale pour réactiver ton cortex préfrontal et retrouver ton plein potentiel.
Mindset fixe vs. Mindset de croissance : Le choix qui change tout
Ta réaction face à la peur dépend entièrement de ton mindset, c’est-à-dire ta façon de voir les défis. Avec un mindset fixe, tu penses « Je ne suis pas doué pour ça » ou « Si j’échoue, c’est que je suis nul ». Tu évites les défis par peur du jugement et tu te compares constamment aux autres.
Avec un mindset de croissance, tu te dis plutôt « Je peux apprendre et progresser » et « L’échec est une étape vers la maîtrise ». Tu recherches activement les défis car tu y vois des opportunités de grandir, et tu te concentres sur ton propre progrès plutôt que sur les autres. La bonne nouvelle ? Ton mindset n’est pas figé dans le marbre, tu peux le reprogrammer en agissant différemment. La méditation peut être un complément idéal dans cette évolution.
Ton plan d’action pour reprogrammer ton cerveau
Chaque fois que tu affrontes une peur, même petite, et que tu en tires une leçon, tu modifies physiquement ton cerveau. L’amygdale comprend peu à peu que la situation n’est pas dangereuse. Pour ancrer ces nouvelles habitudes, utilise la méthode des 3R.
- Rappel : identifie précisément le moment où la peur ou le stress surgit. Dis-toi « Là, je sens que je veux éviter cette tâche parce que j’ai peur de… ». Cette prise de conscience est déjà un premier pas vers le changement.
- Routine : agis physiquement pour calmer l’amygdale. Pratique la respiration profonde avec une inspiration courte par le nez, une double inspiration courte, puis une longue expiration lente par la bouche. Cette technique active ton système parasympathique et apaise instantanément l’amygdale. Combine cette respiration avec l’image mentale d’un souvenir où tu t’es senti déterminé, ou visualise une personne qui t’inspire.
- Récompense : associe ta valeur personnelle au processus, pas seulement au résultat. Répète-toi « J’ai de la valeur parce que je le fais, et non pas seulement si ça marche ». Cette phrase recâble ton cerveau pour valoriser le courage et l’action plutôt que la perfection.
Le pouvoir transformateur des petits pas
Les changements profonds prennent du temps, mais ne sous-estime jamais la puissance des petits gestes quotidiens. Un simple 1% de différence chaque jour, faire ce petit truc qui te met un peu mal à l’aise, peut transformer ta vie de manière exponentielle sur une année entière.
Souviens-toi que le succès n’est pas final et l’échec n’est pas fatal. C’est ton courage de continuer qui fait toute la différence. Tu es un génie à ta manière, avec tes talents uniques, et ta valeur ne doit jamais être mesurée en te comparant aux autres.
En choisissant consciemment de laisser ton cortex préfrontal guider tes décisions plutôt que ton amygdale, en affrontant régulièrement l’inconfort, tu libères ta créativité naturelle, tu reprends ton pouvoir personnel et tu t’diriges vers cette vie inspirée que tu es né pour vivre. L’interrupteur est entre tes mains, il ne te reste plus qu’à l’actionner.
Pour résumer
Comprendre le fonctionnement de ton cerveau, c’est déjà reprendre le pouvoir sur tes peurs. Tu sais maintenant que cette petite voix qui te murmure « tu n’y arriveras pas » n’est que ton amygdale qui fait son travail de gardien trop zélé. Elle ne définit pas qui tu es ni ce dont tu es capable.
La peur, comme nous l’avons vu, est une émotion naturelle et nécessaire. Elle nous invite simplement à aborder la vie avec circonspection, pas à la fuir. La différence entre ceux qui réalisent leurs rêves et ceux qui restent bloqués ? C’est leur capacité à agir malgré la peur, à questionner leurs pensées automatiques et à remplacer leurs croyances limitantes par des idées plus réalistes.
Chaque fois que tu choisis de respirer profondément plutôt que de paniquer, chaque fois que tu te demandes « Cette pensée est-elle vraie ou juste une projection de mes peurs ? », chaque fois que tu fais ce petit pas qui t’effraie, tu recâbles littéralement ton cerveau. Tu entraînes ton cortex préfrontal à prendre les commandes et tu apprends à ton amygdale que le monde n’est pas si dangereux qu’elle le croit.
Alors, quel sera ton premier 1% aujourd’hui ? Quelle petite peur vas-tu affronter pour commencer à reprendre le contrôle de ta vie ? Souviens-toi : tu n’as pas besoin d’être parfait, tu as juste besoin d’être courageux. Ton cerveau attend juste que tu lui montres le chemin.
Ne laisse plus les peurs t’empêcher de vivre ta vie !